Gare Saint-Charles, aéroport, Mucem... Les agriculteurs en colère investissent Marseille

Des tracteurs devant le Mucem. Plusieurs jours après la grogne du monde agricole aux quatre coins de la France, les agriculteurs des Bouches-du-Rhône sont une nouvelle fois mobilisés ce lundi 19 février.

Plusieurs dizaines d'engins -et une vache- sont arrivés devant le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem) aux alentours de 10h30. "Pour mémoire, il est recommandé d’éviter le secteur Mucem/Vieux-Port ainsi que Joliette", écrivent les services préfectoraux ce lundi matin.

"Ça ne suffit pas parce que les annonces qui ont été faites ne sont toujours pas dans le concret. Le Premier ministre a dit 'vite et fort' mais l'administration ne va pas vite et fort", confie Sylvain Bernard, maraîcher mobilisé devant le musée marseillais, sur BFMTV.

Gares et aéroport bloqués

De nombreux barrages filtrants ont aussi vu le jour ce lundi dans plusieurs endroits stratégiques du département, et notamment à Marseille. Ces derniers provoquent d'importants embouteillages sur les routes, selon la préfecture qui a communiqué à 10 heures un point détaillé sur la situation.

Ces barrages filtrants des agriculteurs en colère sont notamment en cours à l'aéroport Marseille-Provence ou encore au niveau de la gare Saint-Charles. "Le barrage filtrant au rond-point des Lavandes à l’aéroport Marseille-Provence a un fort impact sur la circulation au niveau de la D20 dans les deux sens de circulation à proximité de l’aéroport", indique la préfecture des Bouches-du-Rhône.

En raison d'un barrage à Fos-sur-Mer sur la N568, l'institution conseille de rester sur le réseau autoroutier de l’A54 puis de l’A7 pour rejoindre Marseille.

Plusieurs convois de tracteurs sont partis dès 6 heures ce lundi matin depuis différentes communes de Provence. Des cortèges s'élancent depuis Trets, Les Milles près d'Aix-en-Provence ou encore Plan-de-Campagne et Saint-Cannat.

À cinq jours de l'ouverture du traditionnel salon à Paris, les agriculteurs mettent une nouvelle fois la pression sur le gouvernement, peu de temps après avoir levé leurs précédents blocages dans toute la France après les annonces du Premier ministre, Gabriel Attal.

La préfecture prise pour cible

Les agriculteurs ont ensuite défilé dans plusieurs rues de la cité phocéenne avant de stopper leurs machines devant la préfecture des Bouches-du-Rhône. Du fumier a notamment été déversé devant les portes de l'édifice, dont l'entrée avait été sécurisée par les forces de l'ordre.

"On est ressorti pour qu'au salon de l'Agriculture, chaque ministre qui s'y déplace sache que si nous n'avons pas de réponse, ils auront vraiment un salon sous pression. (...) Les politiques ne vont pas venir pour agrémenter leur compte Facebook", prévient Laurent Depieds, président de la FRSEA en Provence-Alpes-Côte d'Azur sur BFMTV.

Ce dernier affiche désormais l'objectif clair des agriculteurs: "Paris". Les revendications demeurent les mêmes: simplification administrative, vivre "dignement" de leur métier et stopper la concurrence jugée déloyale au sein de l'Union européenne.