Tirs de mortier, classes surchargées: les parents dénoncent le manque de moyens au lycée Maupassant de Colombes

"La police est devant le lycée chaque jour". Depuis la rentrée scolaire, les incidents se multiplient aux abords et dans le lycée Guy de Maupassant de Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Fausses alertes à la bombe, intrusions répétées et tirs de mortiers... Face à ces actes de malveillance, les élèves et les parents sont inquiets.

"Je viens de rentrer en seconde, ma mère me demande si je veux changer de lycée", regrette Jonathan au micro de BFM Paris Ile-de-France.

Une cellule d'écoute mise en place

Chez certains élèves aussi, l'inquiétude règne, d'autant que certains ont été blessés lors de tirs de mortier. Selon l'Union des parents indépendants de Colombes, entre six et huit personnes ont eu "des acouphènes" et sont "restées en état de choc", rapporte France 3 Ile-de-France.

En réaction à ces actes, la direction de l'établissement a dû mettre en place une cellule d'écoute pour les élèves concernés. Une plainte a également été déposée et les effectifs de la police municipale surveillent désormais les abords du lycée.

De son côté, la région, en charge de la gestion des lycées, explique avoir mis en place plusieurs mesures. "Jusqu'aux vacances de la Toussaint, nous ajoutons un gardiennage 24h/24h. Depuis le 3 octobre, il y a des travaux d'installation de caméras de vidéosurveillance", précise James Chéron, vice-président UDI à la région en charge des lycées.

Trop d'élèves pour le lycée

S'ils dénoncent les actes de malveillance, les parents déplorent également un manque de moyens et de personnels. "Il y a un manque d'infirmières, de psychologues scolaires et d'assistants d'éducation en nombre suffisant", regrette Abdelkrim Mesbahi, représentant FCPE du lycée au micro de BFM Paris Ile-de-France.

Car dans le lycée, conçu initialement pour accueillir 1000 élèves, ce sont en réalité 1.400 jeunes qui passent chaque jour les portes de l'établissement. Certaines salles de classe sont donc surchargées et les élèves se retrouvent parfois à faire cours les uns sur les autres.

C'est en tout cas ce que déplorent Elsa Faucillon et Francesca Pasquini, députées des Hauts-de-Seine, dans une lettre adressée à Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France. "Certaines heures de cours en classe entière doivent se faire dans des salles de travaux pratiques (30 élèves dans une pièce prévue pour 18), d'autres dans des salles de réunion", constate la députée.

Elles ajoutent que "le réseau informatique reste défaillant", qu'il "manque toujours des tables et des chaises" et que malgré un personnel dévoué mais en manque d'effectif, le "ménage est défaillant".

Les deux députées appellent la région "à mettre urgemment des moyens" pour le lycée Guy de Maupassant. Elles rappellent également que depuis "plus de 10 ans", les personnels "alertent sur le manque de moyens constant et les dégradations".

Mardi 10 octobre, une réunion a eu lieu entre les parents, les équipes pédagogiques et la direction pour tenter de résoudre les problèmes. Une autre devait avoir lieu ce mercredi matin.